Aucune archive visuelle n’existe de cette dernière bataille qui s’est déroulée dans l’obscurité de la nuit du 10 au 11 novembre, 1918. Mais les soldats qui se sont étendus sur la Grand-Place de Mons le matin du 11 avaient raison de se réjouir. Ils avaient été accueillis en héros par les habitants de la ville enfin sortis de leurs maisons barricadées (scènes qui ont été photographiées). Ils avaient réussi à chasser, et non sans pertes, les derniers occupants ennemis. Pas une mince tâche. Le Musée canadien de la guerre nous a demandé d’évoquer cette dernière poussée. Je me suis rendu à Mons où j’ai abondamment photographié. J’ai rencontré là des historiens fiers et généreux et suis reparti avec une centaine d’images des archives historiques de la ville.

Avec de jeunes soldats du même régiment, le Black Watch, basé à Montréal, nous avons tourné dans le vieux Montréal des scènes pouvant suggérer cette dernière nuit de combats. Par le truchement de la postproduction numérique sonore et visuelle, nous avons marié archives de Mons et tournages de fiction à Montréal pour créer un récit visuel déployé sur trois grands écrans et un losange de projection au plancher.

La spatialisation sonore et visuelle de notre évocation a placé les visiteurs dans un rapport architectural à l’espace de projection. Nous avons voulu les transporter au cœur des hostilités. Les murs du cube étant l’écho de ceux des ruelles et des rues de Mons.